Avez-vous déjà entendu parler de « ruralification » ? Pour tous ceux qui ne sont pas familiers avec la langue de Shakespeare et qui veulent se concentrer sur l’agriculture, n’ayez crainte, vous êtes sur la bonne page !
Olivier Bories, maître de conférences en aménagement de l’espace définie la ruralisation comme « l’insertion de l’activité agricole dans un espace qui ne lui est pas dédié et (…) des modes de pensées empruntés au monde rural »
L’agriculture en ville permet de produire et de distribuer sans intermédiaire les produits aux consommateurs. En évitant les transports, les espèces qui sont sélectionnées le sont pour leur goût et leur qualité, non pas pour leur résistance aux longs voyages.
L’agriculture urbaine et périurbaine peut être pratiquée dans des espaces publics, sur les toits, ou encore dans des potagers partagés. L’organisation Earth Future vient de publier une étude menée par des chercheurs de l’Université Tsinghua de Pékin et des universités américaines de Berkeley et d’Arizona. Selon cette étude, entre 367 000 km² et 641 000 km² d’espaces en ville dans le monde pourraient servir à produire des légumes !
Tout ça pour quels avantages me direz-vous ?
Selon la FAO, “les jardins potagers peuvent être jusqu’à 15 fois plus productifs que les exploitations des zones rurales. Une superficie d’un mètre carré peut fournir 20 kg de nourriture par an ”.
L’agriculture urbaine participe également au rafraîchissement de l’air et à la régulation de sa qualité. Dans les villes où l’artificialisation des sols est reine, les plantations en villes permettent de lutter contre les inondations.
Et la pollution, est-ce risqué pour ces jardins maraichers en ville ?
Il y a quelques précautions à prendre si vous décidez de cultiver en ville :
-> renseignez-vous sur l’historique du terrain pour avoir une idée de la pollution du sol.
-> vous pouvez prélever un échantillon de terre et le faire analyser en laboratoire spécifique.
-> près d’axe routier il serait également préférable de planter une haie d’environ trois mètres pour absorber une partie de la pollution dans l’air. Il faudrait respecter un certain ordre de plantation en choisissant les arbres fruitiers, robustes, près de la haie, suivi des tubercules puis arbustes. Plantez vos salades à l’opposé de l’axe routier !
Les jardins sur les toits ne seraient quand à eux pas concernés, ou que très peu par la pollution en ville car les métaux lourds restent au niveau du sol, ne dépassant pas le deuxième étage.
Et saviez-vous que dans cette optique, la ville de Paris ambitionne le développement de 100 hectares de fermes urbaines sur son territoire d’ici 2020 ?
Bien sûr, nous adhérons ! Voici un beau moyen pour que les citadins puissent retisser un lien avec la nature et l’agriculture !