Qu’est-ce que c’est ? 

 

L’érosion des sols est un phénomène naturel qui voit les sols se creuser lorsque des petites particules de terre sont progressivement emportées puis entrainées par les glaciers, les rivières, les fleuves, la mer ou le vent. Pour que cette érosion s’opère, il faut que soient réunies l’intervention d’un phénomène météorologique, comme le vent ou l’eau (vagues, fortes pluies, etc…), et la nature d’un sol qui permette aux particules d’être emportées. Un sol nu est beaucoup plus propice à l’érosion qu’un sol très végétalisé.

 

L’intensité de l’érosion est variable selon la force du vent et du courant et selon la nature du sol, et concerne essentiellement les sols en pente. Si la pente du sol ou la pression climatique sont faibles, l’érosion peut être très réduite. Ce phénomène est donc plus ou moins intense selon les zones climatiques : si l’érosion est peu à moyennement sensible dans les zones tempérées, elle est très accentuée dans les zones méditerranéennes et tropicales.

 

L’activité humaine peut également prendre une part active au phénomène d’érosion, parfois même de façon violente. Les zones de construction, le déboisement, l’expansion des réseaux routiers et ferroviaires, etc, ont fortement contribué à fragiliser les sols.

 

Ce phénomène climatique tient une place importante dans le façonnement des paysages. En effet, l’érosion sculpte le profil des côtes et détermine la forme et l’emplacement des vallées. Sur des périodes de plusieurs dizaines de milliers d’années, l’érosion atténue les reliefs et alimente les plages et les bords des fleuves en divers sédiments composés de sables, de limons, de galets, etc…

 

Enfin, si c’est un processus souvent lent et progressif, des mouvements de terrain brutaux peuvent également survenir sous l’effet de phénomènes météorologiques violents et transformer la physionomie des paysages de manière soudaine.

 

Les conséquences de l’érosion ? 

 

Les conséquences de l’érosion sont très diverses selon leur origine, et peuvent être provisoire ou perdurer dans le temps.

 

Dans les zones urbaines, et notamment dans les grandes zones commerciales, l’imperméabilisation des sols augmente l’intensité et la vitesse de circulation de l’eau et peut ainsi favoriser de dramatiques et spectaculaires coulées de boue lors de brutales montées des eaux ou de pluies violentes.

Dans les zones rurales, l’érosion pose d’autres problèmes. Tout d’abord, la perte progressive de matières organiques et minérales dégrade lentement les terres agricoles. Sur les reliefs accidentés, le ravinement et l’arrachement des plantes provoque des transformations plus spectaculaires. Ainsi, les pertes de terre végétale, de matière organique et d’éléments fertilisants peuvent s’élever à plusieurs tonnes par hectare et par an.

 

Enfin, l’érosion peut également entraîner des perturbations dans l’environnement par modification de la qualité des eaux et de la nature des sols.

Sur le littoral, la force et la récurrence des vagues use le rivage, qu’il soit composé de falaises ou plages. Cette érosion produit des sédiments : les galets et le sable s’accumulent sur le rivage et lorsque leur quantité est suffisante pour dissiper l’énergie des vagues, l’érosion n’impacte plus les côtes. Puis, si les courants du littoral emportent ces sédiments ou si le niveau de la mer augmente, l’érosion recommence.

 

Ce processus affecte aussi les berges et les lits des cours d’eau ainsi que les rives des plans d’eau. Certaines rivières sont en permanence soumises à l’érosion et leur tracé, loin d’être définitif, se déplace au rythme des crues.

 

Lors des épisodes pluvieux, l’érosion des sols entraîne un afflux de particules dans les milieux aquatiques. Ces particules de sols, en suspension et en trop grande quantité, peuvent impacter la qualité de l’eau et la biodiversité. En effet, ces particules en suspension diminuent la transparence de l’eau et limite la pénétration de la lumière, affectant ainsi la photosynthèse de la flore aquatique. Cette excès de matières fines impacte également les animaux aquatiques en diminuant leurs apports en oxygène.

Ces matières en suspension peuvent aussi se déposer sur le fond du cours d’eau, lorsque le courant diminue par exemple, entraînant ainsi l’envasement progressif de certaines zones. Cette couche de sédiments étouffe le lit de la rivière et altère certains habitats ou certaines zones de reproduction des animaux aquatiques.

 

L’érosion est-elle une fatalité ? 

 

 

Heureusement pour nos cultures, l’érosion n’est pas une fatalité…

Puisque les phénomènes d’érosion sont fortement soumis à l’action de l’homme, le rôle des agriculteurs et de leur activité est forcément primordial, et ils en sont conscients.

 

En effet, les remembrements opérés il y a quelques générations ont fait disparaître un grand nombre de barrières naturelles qui s’opposaient à l’écoulement de l’eau, et les travaux agricoles réalisés en bordure des cours d’eau ont augmenté l’érosion des terres. Aujourd’hui, les méthodes agricoles ont pris un virage radical !

 

En effet, la préservation des sols permet de progressivement corriger ces effets négatifs. L’augmentation de la couverture végétale diminue la sensibilité des sols à l’érosion en favorisant ses capacités d’infiltration, de stockage et de restitution de l’eau. Dans le même temps, l’implantation de haies telles des barrières végétales réduit la vitesse et la quantité de circulation de l’eau sur les sols en pente.

 

D’autres méthodes réduisent efficacement l’érosion des sols agricoles, telles que la réduction des sols nus en hiver, l’alternance de cultures d’hiver et de printemps, l’exploitation des sols selon les courbes de niveaux ou la pousse de bandes enherbées.

 

Cet aménagement des territoires, cher au coeur des agriculteurs, ont même parfois sculpté les paysages du monde entier comme les zones côtières et bocagères de l’ouest de l’Europe, les vignobles d’Orient ou les rizières en terrasses de l’Asie.